Couverture de ET LÀ, MON PÈRE suivi de ET LÀ, MA MÈRE

En mars, pour marquer la rentrée littéraire d’hiver, les éditions du passage publieront dans leur collection poésie un texte du poète Hugues Corriveau. Dans ce recueil de la maturité, l’auteur rend, sous forme de grande élégie, hommage à ses parents. En deux temps et deux tons, deux vies se déroulent devant nos yeux. Le poète s’adresse à son père, s’appliquant à restituer le dialogue et l’imaginaire foisonnant qui surgissent dans les derniers instants de la figure paternelle, entre lucidité, souvenirs d’enfance et images enfiévrées ; puis il parle à sa mère, s’attachant au lien intime qui les unit et à son histoire de femme ayant traversé les époques. Entre scènes hallucinatoires et exploration, par petites touches, du théâtre de la vie, l’auteur livre ici un texte au ton très personnel et ose aborder sans pathos la fragilité de l’existence et du grand âge. Un recueil universel et touchant, profondément vrai, par l’un des grands poètes québécois d’aujourd’hui.

Couverture de ET LÀ, MON PÈRE suivi de ET LÀ, MA MÈRE

Extrait
Nous irons, toi et moi, en excursion, au-delà de la vitre, vers le vert, les fleurs et le jardin.
Tu y retrouveras l’effleurement des libellules, des chats errants.
Rêvant, poussant le chariot à travers les étoiles.
Et moi, te replaçant dans ton fauteuil, sidéré d’être encore.
Par-delà ce projet de survivre, tu te souviens de mon odeur d’enfant né.
Mes joies de connaître l’apesanteur au bout lancé de tes bras de géant.
Tu me coupais des fruits.
Tu jouais le bon et le méchant.
Tu me faisais.
Le travail de mes muscles pour te ressembler un jour.

 

 

À propos de l’auteur
Poète, romancier, nouvelliste et essayiste, Hugues Corriveau a été critique de poésie au journal Le Devoir et critique de poésie et de roman à la revue Lettres québécoises. Il a fait paraître, depuis 1978, plus de trente-cinq titres. Cinq fois proposé pour le Prix du gouverneur général, il a reçu de nombreux prix littéraires dont, à trois reprises, le Grand Prix du livre de la Ville de Sherbrooke et, à deux reprises, le prix Alfred-Desrochers. En 1999, on lui a décerné le prix Alain-Grandbois de l’Académie des lettres du Québec pour son recueil de poèmes Le livre du frère (Le Noroît). Parmi ses publications récentes, mentionnons son recueil Et là, mon cœur (Le Noroît, 2015), son roman Les enfants de Liverpool (Druide, 2015), son recueil de nouvelles Cartes postales et autre courrier (L’instant même, 2016) et son roman La fêlure de Thomas (Druide, 2018). À l’automne 2019 paraissaient Dérives américaines – dans les images de Gregory Crewdson (nouvelles, Druide) et Les amitiés fragiles (poésie, Le Noroît).

À propos des éditions du passage
les éditions du passage, qui fêtaient en 2019 leurs 20 ans d’existence, ont su s’affirmer comme une référence dans le domaine du beau livre et de la poésie. La maison d’édition a fait le choix d’une haute exigence littéraire et iconographique. Chaque titre est le fruit d’une rencontre réalisée dans la volonté de faire naître la beauté et la réflexion. Minutieusement, elle met de petits univers en lumière : un artiste, un coin de pays, un poète, une façon de voir, et assure la survivance du livre de fond, celui qui, d’une part, se pense et se fabrique de manière lente, réfléchie, et qui, d’autre part, échappe aux tendances. Le souci du bel objet-livre est au cœur de ce nouvel opus, pour en faire un écrin dédié à la beauté des mots.

Et là, mon père suivi de Et là, ma mère, 100 pages, couverture souple, 5 x 7.75, en librairie le 18 mars 2020.

Le lancement du livre aura lieu à la librairie Le Port de Tête, 262 avenue du Mont-Royal Est, le mercredi 25 mars à 18h.