On le connaît surtout comme un génie de la comédie au grand écran, mais depuis 2016, Jim Carrey publie régulièrement sur son fil Twitter ses dessins satiriques et subversifs en réponse à l’actualité. Pour célébrer l’engagement de Phi à promouvoir les modes d’expression artistique axés sur la technologie, le Centre Phi accueillera en première mondiale This Light Never Goes Out, une exposition réunissant plus de 50 œuvres de l’artiste canadien du 20 juin au 8 septembre.

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En cet fin d’été, le Centre Phi dans le Vieux-Montréal affiche plusieurs projets multimédias et multidisciplinaires. L’un d’eux est l’exposition de dessins de la star hollywoodienne d’origine canadienne Jim Carrey.

Comme le dit l’entrée en matière de l’exposition, Jim Carrey propose des dessins à teneur satirique sur son compte Twitter depuis 2016. Mais il est également réputé pour avoir fait de nombreuses apparitions dans les médias dans lesquelles il n’hésitait pas à critiquer l’événement auquel il assistait (voir la vidéo dans laquelle il apparaît pour la New York Fashion Week :

https://www.youtube.com/watch?v=-JmNKGfFj7w )

Peut-être est-ce la caractéristique même des grands comiques, celle de pouvoir voir au delà des apparences et de percer la vie tranquille des gens avec de remarquables pointes acides? En 2016, déjà, avait eu lieu une exposition réunissant plusieurs de ses oeuvres (oeuvres qui s’étaient écoulées évidemment dans un temps record). On peut voir dans la vidéo qui suit une de ses inspirations qui l’a amené à dessiner (ou plutôt à renouer avec une de ses passions d’enfance) : https://vimeo.com/226379658

Les dessins de Jim Carrey que l’on retrouve au Centre Phi aborde majoritairement des sujets politique d’actualité (les dernières absurdités du président américain, un scandale quelconque dû au décisions du parti républicain quant à l’immigration, les fusillades quasi-quotidiennes ou encore la mort de célébrités ayant marqué les dernières décennies). Ses dessins se rapprochent beaucoup de la caricature (Trump en prend plein la tronche à peu près les deux tiers du temps et on comprend rapidement qu’il est un carburant infini pour Carrey), et son style graphique est brut. Sur une vidéo de l’exposition, on le voit en plein processus. Il choisit d’abord un sujet qui lui tient à coeur et élabore un croquis sur son cahier. Il le précise au crayon à l’encre et le termine aux feutres de couleurs. Les quelques 50 dessins de l’exposition ont tous été exécutés à même le cahier puis, encadré. Lors de ses périodes de création, il prend une photo du dessin terminé et le peaufine encore un peu sur un logiciel de graphisme sur son ordinateur, avant de le publier sur son compte Twitter accompagné d’une légende expliquant sa prise de parole.

Même si on passe un bon moment et que ses dessins sont divertissants, on tourne malheureusement rapidement autour des mêmes thèmes tournant en boucle dans les médias : le plus grand abruti faisant office de président du pays, la NRA (National Riffle Association) et les compagnies de pétrole comme les pires lobbys pourrissant le pays (et les environs), les problèmes liés à l’étroitesse d’esprit d’une partie du peuple américain, le racisme latent et les dégâts causés par les politiques extrémistes et fascistes envers les immigrant.es. Il aurait été agréable d’avoir quelques-unes de ses magnifiques peintures grandeur nature ayant été créées il y a de cela quelques années, à la même époque que les dessins qui composent l’exposition du Centre Phi.

L’exposition devait se terminer le 1er septembre, mais a été repoussé jusqu’au 8 septembre. On vous incite donc à aller y faire un tour, car ce n’est pas tous les jours que l’on peut avoir dans notre ville un éclat de lumière d’un des grands génies de notre époque.

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This light never goes out

Jim Carrey / Centre PHI (Montréal)

Jusqu’au 8 septembre 2019